Ravel - Piano

Très sérieusement, c’est l’une des meilleures versions de Gaspard, avec un Scarbo sarcastique et une Ondine très fluide et dramatique.

Je te crois bien volontiers.




( ) (il leur manque la rangée du bas à ces smileys…)

Golisande a écrit:

Je te crois bien volontiers.

J’espère bien

gazbunap a écrit:

Ne cherchez plus. Ou plutôt courez, trouvez,écoutez une gamine de vingt ans qui pulvérise tout: Béatrice Rana

Je crois qu'elle aimerait bien, mais qu'elle s'est fait une raison depuis une bonne décennie...

En écho (mais Anna Vinnistkaya était, elle, plus âgée et avait déjà amorcé sa carrière) :



Quant à Mihaela Ursuleasa, gagner le concours Clara Haskil en jouant son concerto, le Jeunehomme

Les meilleurs versions de Gaspard (il y en a beaucoup ) :

1. Mihaela Ursuleasa
2. Benjamin Grosvenor
3. Béatrice Rana
4. Martha Argerich
5. Anna Vinnitskaya
6. François Dumont
7. Louis Lortie
8. Bertrand Chamayou
9. Lucas Debargue
10. Romain Descharmes

La version Schwizgebel est bien aussi.

À éviter absolument :

Marylin Frascone
Jean-Frederic Neburger
Sergio Tiempo

Je découvre cette pianiste, Mihaela Ursuleasa (que j'ignorais... honte !) et par la même occasion son interprétation de "Gaspard"... absolument bluffante ! Je crois même que c'est l'interprétation la plus personnelle, originale, imaginative, que j'aie jamais entendue - avec un piano magnifique (sonorités, nuances), et surtout un sens du "drame"... Certes, lecture assez lente (notamment son "Scarbo", qui perd peut-être en démoniaque, en comparaison de versions plus alertes ; par contre, "Ondine" est bien indiquée "Lent", et souvent jouée trop vite à mon goût). Mais l'ensemble est vraiment prodigieux, plein de trouvailles et imagination - et surtout "Le Gibet", complètement extatique, comme hors du temps (encore plus que Pogorelich, qui était pour moi la référence dans cette pièce centrale du triptyque).

Beatrice Rana est magnifique aussi, piano absolument somptueux ! mais, en comparaison avec Ursuleasa, un peu plus "sage", surtout dans des pièces aussi "littéraires" que "picturales"...
En tout cas, il s'agit là, assurément, de deux superbes versions, au sommet (parmi les interprétations relativement récentes)...
qui, malgré tout, ne me font pas oublier (loin de là) quelques anciens live légendaires : A. Benedetti Michelangeli (BBC 1959), sa palette sonore, la richesse des couleurs, son art des contrastes ; C. Arrau (Lugano 1963), d'une infinie finesse du toucher et poésie (avec un "Scarbo" d'une folie et rapidité insensée : 8'35... jamais entendu cela, je crois)...
sans oublier l'intensité et la singularité de la version d'I. Pogorelich.

Tiens, j’écouterai Ursuleasa, ça pourrait peut-être me réconcilier avec cette œuvre et surtout Scarbo (qui depuis longtemps me semble être ce que Ravel a écrit de plus « fabriqué » et quasiment de moins intéressant – à l’exception peut-être des œuvres de jeunesse, et encore…)…

Et une Ondine vraiment lente, l’idée me plaît beaucoup (c’est vrai que Ravel a écrit Lent et pas Modéré, mais sous prétexte qu’il y a des triples croches la plupart des pianistes transforment ça en démonstration de virtuosité en le jouant à un tempo nettement supérieur à 60)…

Golisande a écrit:

Tiens, j’écouterai Ursuleasa, ça pourrait peut-être me réconcilier avec cette œuvre et surtout Scarbo (qui depuis longtemps me semble être ce que Ravel a écrit de plus « fabriqué » et quasiment de moins intéressant – à l’exception peut-être des œuvres de jeunesse, et encore…)…

Et une Ondine vraiment lente, l’idée me plaît beaucoup (c’est vrai que Ravel a écrit Lent et pas Modéré, mais sous prétexte qu’il y a des triples croches la plupart des pianistes transforment ça en démonstration de virtuosité en le jouant à un tempo nettement supérieur à 60)…

Tu fais comme moi, tu coupes avant Scarbo et zou le tour est joué.
Je doute que tu changes d'avis sur l'oeuvre même si effectivement on a une Ondine plus lente (trop je trouve, si on enlève les scintillements du débuts il ne lui reste pas grand chose à cette ondine).

Golisande a écrit:

Tiens, j’écouterai Ursuleasa, ça pourrait peut-être me réconcilier avec cette œuvre et surtout Scarbo (qui depuis longtemps me semble être ce que Ravel a écrit de plus « fabriqué » et quasiment de moins intéressant – à l’exception peut-être des œuvres de jeunesse, et encore…)…

Et une Ondine vraiment lente, l’idée me plaît beaucoup (c’est vrai que Ravel a écrit Lent et pas Modéré, mais sous prétexte qu’il y a des triples croches la plupart des pianistes transforment ça en démonstration de virtuosité en le jouant à un tempo nettement supérieur à 60)…

D'accord (en partie) avec toi sur "Scarbo"... Malgré tout, j'ai toujours aimé cette oeuvre, du fait qu'initialement j'ai adoré le recueil de Bertrand...et comme l'a écrit Ravel, il s'agit bien de "Poèmes pour piano"...
Quant à Ursuleasa, pour moi c'est surtout son "Gibet" qui m'a le plus fasciné...

J’ai toujours eu du mal avec les pièces où il me semble que la dimension « pianistique » passe devant les considérations simplement musicales… À vrai dire je n’en vois pas vraiment d’exemples chez Ravel, sauf Scarbo (qui est même carrément un parangon du genre, même si c’est quand même mieux que les pires Liszteries)…

Golisande a écrit:

J’ai toujours eu du mal avec les pièces où il me semble que la dimension « pianistique » passe devant les considérations simplement musicales… À vrai dire je n’en vois pas vraiment d’exemples chez Ravel, sauf Scarbo (qui est même carrément un parangon du genre, même si c’est quand même mieux que les pires Liszteries)…

Alors le Scarbo d’Ursuleasa devrait te convenir. Je ne suis pas du tout d’accord sur Scarbo et sa dimension « pianistique ». La transcription de la valse ou certains passages des miroirs me font plus penser à une démonstration technique qu’ici (et encore) …

Golisande a écrit:

Et une Ondine vraiment lente, l’idée me plaît beaucoup (c’est vrai que Ravel a écrit Lent et pas Modéré, mais sous prétexte qu’il y a des triples croches la plupart des pianistes transforment ça en démonstration de virtuosité en le jouant à un tempo nettement supérieur à 60)…

Rana et Grosvenor prennent un tempo rapide ici, et les deux visions sont possibles. C’est soit très aquatique, soit très liquide …

Songeur a écrit:

Je ne suis pas du tout d’accord sur Scarbo et sa dimension « pianistique ». La transcription de la valse ou certains passages des miroirs me font plus penser à une démonstration technique qu’ici (et encore) …

Disons que Scarbo ne m’intéresse pas beaucoup, contrairement à Une Barque et même Alborada que je trouve beaucoup plus « musicaux » et évocateurs (sans parler de Noctuelles que j’adore) : ça me fait l’effet d’avoir été écrit pour être joué très vite avec un maximum d’effet, le poème étant un simple prétexte…

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

Je ne suis pas du tout d’accord sur Scarbo et sa dimension « pianistique ». La transcription de la valse ou certains passages des miroirs me font plus penser à une démonstration technique qu’ici (et encore) …

ça me fait l’effet d’avoir été écrit pour être joué très vite avec un maximum d’effet, le poème n’étant qu’un simple prétexte…

Sur la partition, Ravel a indiqué « Modéré ».
Et je ne trouve pas que ça paraisse si virtuose - un peu certes - mais très loin du pire Liszt.

Ondine regardée de cette façon serait volontairement encore plus tordue de la part de Ravel …

Golisande a écrit:

Disons que Scarbo ne m’intéresse pas beaucoup, contrairement à Une Barque et même Alborada que je trouve beaucoup plus « musicaux » et évocateurs (sans parler de Noctuelles que j’adore)

Et Oiseaux tristes alors ?

Songeur a écrit:

Sur la partition, Ravel a indiqué « Modéré ».

Tu ne parles que du début, là.

Citation :

Ondine regardée de cette façon serait volontairement encore plus tordue de la part de Ravel …

Pourquoi ? Ça me semble au contraire très évocateur (et beaucoup plus beau que Scarbo…).

Golisande a écrit:

Et Oiseaux tristes alors ?

Je parlais seulement des plus « pianistiques » (puisque tu faisais un parallèle avec Scarbo). Sinon oui j’aime beaucoup Oiseaux tristes, mais c’est bien Noctuelles mon préféré (un de mes morceaux préférés tout court, d’ailleurs).

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

Ondine regardée de cette façon serait volontairement encore plus tordue de la part de Ravel …

Pourquoi ? Ça me semble au contraire très évocateur (et beaucoup plus beau que Scarbo…).

Je parlais de technique ici. Le petit motif au début note simple/accord est terriblement difficile à bien rendre sur certains pianos (voir sur tous ), mais pire, il se modifie au fur et à mesure. Les cascades de doubles notes sont affreuses. Heureusement, le climax est jouable.

C’est tout de même nettement moins difficile (et plus agréable) à jouer que Scarbo… Bref : je préfère, quoi.

Golisande a écrit:

C’est tout de même nettement moins difficile (et plus agréable) à jouer que Scarbo…

Scarbo est nettement plus difficile au déchiffrage (et je ne vois pas de difficultés insurmontables pour les 3 premières pages), mais ça ne semble pas tellement plus difficile qu’Ondine.

Comme c’est l’une de mes oeuvres préférés de tous les temps …

Songeur a écrit:

ça ne semble pas tellement plus difficile qu’Ondine.

Si quand même, ne serait-ce que parce que dans Ondine on peut prendre plus de liberté avec le tempo et la pédale (et aussi, au risque de me répéter, parce qu’il y a plus de musique…).

Citation :

Comme c’est l’une de mes oeuvres préférés de tous les temps …

Tu parles de Gaspard de la Nuit dans l’ensemble ?

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

ça ne semble pas tellement plus difficile qu’Ondine.

Si quand même, ne serait-ce que parce que dans Ondine on peut prendre plus de liberté avec le tempo et la pédale (et aussi, au risque de me répéter, parce qu’il y a plus de musique…).

Justement, je trouve que dans Scarbo, il y a encore plus de possibilités d’interprétation que dans Ondine, peut-être parce qu’il y a plus de variétés dans les climats.

Qui as-tu écouté pour avoir une dent pareille contre Scarbo ?

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

Comme c’est l’une de mes oeuvres préférés de tous les temps …

Tu parles de Gaspard de la nuit dans l’ensemble ?

Oui. Je ne peux même pas classer les mouvements …

Songeur a écrit:

Qui as-tu écouté pour avoir une dent pareille contre Scarbo ?

Pas mal de monde il y a (très) longtemps (et je l’ai travaillé…).

Citation :

Golisande a écrit:

Tu parles de Gaspard de la nuit dans l’ensemble ?

Oui. Je ne peux même pas classer les mouvements …

De mon côté je préfère quasiment tout le reste à partir de Jeux d’eau, essentiellement à cause de Scarbo (mais je ne suis pas non plus extrêmement fan du Gibet que je trouve aussi très « fabriqué », presque cérébral, d’une sophistication qui me semble un peu artificielle et moins spontanée/sincère que le Ravel habituel…).

Golisande a écrit:

Citation :

Golisande a écrit:

Tu parles de Gaspard de la nuit dans l’ensemble ?

Oui. Je ne peux même pas classer les mouvements …

De mon côté je préfère quasiment tout le reste à partir de Jeux d’eau, essentiellement à cause de Scarbo (mais je ne suis pas non plus extrêmement fan du Gibet, que je trouve aussi très « fabriqué », presque cérébral, d’une sophistication qui me paraît un peu artificielle et moins spontanée/sincère que le Ravel habituel…).

Alors là … C’est mieux que Glass et Lully rassure-moi ?

Glass évidemment, Lully je ne connais pas assez pour me prononcer (et ça n’a surtout rien à voir )…

Chacun ses goûts, bien sûr...
Cela dit, même si j'aime beaucoup "Gaspard", cela me semble quand même, musicalement pas du même niveau que les "Miroirs" ou la Sonatine... sans parler des concertos !
Et au-delà du seul piano, les sommets de son oeuvre me semblent davantage être les grandes pages orchestrales : "Ma Mère l'Oye" et surtout "Daphnis et Chloé"...

Les Miroirs oui, même si je trouve La Vallée des cloches très en-deçà des autres, un peu mal ficelé pour tout dire, alors qu’il y a de très belles idées (toute la partie centrale)… Je trouve ça dommage et assez surprenant de la part du perfectionniste qu’était Ravel, comme s’il n’avait pas voulu retoucher un morceau antérieur qu’il chérissait (un peu comme pour la Pavane en somme)… Par ailleurs j’avoue qu’Alborada me sort un peu par les yeux (presque autant que Scarbo ), même si c’est objectivement très très bien.
La Sonatine, c’est chouette, mais je place tout de même le Tombeau de Couperin bien plus haut malgré le p….. de Rigaudon.
Et outre les œuvres orchestrales que tu cites, il ne faut pas oublier la musique de chambre (le Trio en tête pour moi) et les mélodies (Mallarmé & Madécasses surtout).

En ce qui concerne les miroirs, je préfère met en tête Alborada (décidément ), puis une barque sur l’océan, suivis par Oiseaux tristes.

Le tombeau de Couperin est un peu au-dessus de la sonatine selon moi.

Et n’oublions pas le sublime Introduction et Allegro pour finir la liste des oeuvres de musique de chambre (j’ai un peu de mal avec ses sonates).

https://classik.forumactif.com/t1554p700-maurice-ravel-1875-1937

Plutôt le Quatuor qu’Introduction & Allegro pour moi (et j’adore les Sonates, mais c’est sûr que ce n’est pas le même Ravel)…

Golisande a écrit:

Plutôt le Quatuor qu’Introduction & Allegro pour moi (et j’adore les Sonates, mais c’est sûr que ce n’est pas le même Ravel)…

Ah oui, je l’ai oublié celui là .